Cutlass Bay, l'invaincu invincible

prix ganay dimanche à longchamp Cinq courses, cinq victoires. Dimanche à Longchamp, trois semaines après le Prix d'Harcourt, le protégé d'André Fabre, Cutlass Bay a remporté le Prix Ganay, premier groupe I de sa carrière.

Le représentant Godolphin s'est sorti d'une course piège et l'on peut saluer le sang-froid de Maxime Guyon : pendant la première moitié du parcours, les jockeys se regardent. Aucun ne veut aller devant. Starlish assure d'abord une allure qui fait davantage penser à un canter qu'à une épreuve de sélection. Chinchon se met à tirer. Finalement, Christophe Lemaire prend ses responsabilités et vient placer Shalanaya en tête. À mi-parcours, la course prend une nouvelle tournure avec du rythme. Ralentissement dans la fausse ligne droite. Puis redémarrage dans la phase finale. À cet instant, Maxime Guyon déboîte son 4 ans qui fait rapidement la différence, mais se met à pencher sur sa droite. Cela ne l'empêche pas de rallier le poteau en toute quiétude. Mais on peut se demander ce qui a gêné le fils de Halling. Réminiscence de son ancienne blessure à une jambe… ? On n'en saura pas davantage. Au retour au rond de présentation, André Fabre reste évidemment impassible. Maxime Guyon est radieux - il signe son troisième groupe I après Cavalryman dans le Grand Prix de Paris 2009 et Shalanaya dans l'Opéra 2009 -, mais n'a pas d'explication. C'est Diana Cooper, racing manager de Godolphin, qui prend la parole : “C'est très bien ce qu'a fait Cutlass Bay. Il méritait de remporter son premier groupe I. Nous allons maintenant voir avec cheikh Mohammed et André Fabre la suite de son programme. Il y a beaucoup de possibilités…”
Cutlass Bay rattrape le temps perdu. Tenu éloigné des pistes pendant onze mois, il avait manqué le Prix du Jockey-Club après avoir battu Cavalryman dans le Prix Greffulhe. Voilà peut-être le cheval d'Arc d'André Fabre. L'entraîneur cantilien est d'ailleurs l'homme du début de saison : il a déjà signé 29 succès depuis le 1^er janvier, dont cinq épreuves de groupe. Et les motifs d'espoir son nombreux avec Anna Salai et Simon de Montfort, respectivement favoris de la Poule d'Essai des Pouliches et du Jockey-Club. De là à croire qu'André Fabre peut récupérer son titre de tête de liste des entraîneurs (perdu en 2008 et 2009 alors qu'il a choisi d'entraîner en grande partie pour Godolphin), il y a un pas qu'on peut franchir…

Dans le clan des battus, c'est la soupe à la grimace. Tous mettent en cause le manque de rythme de l'épreuve. À commencer par Mikel Delzangles, entraîneur de Shalanaya, deuxième : “Elle court bien, mais nous sommes allés au petit canter au début. Pour sa rentrée, elle était un peu fraîche, ce qui est normal. Rien n'est arrêté quant à la suite de sa saison.” Même son de cloche du côté de Pallodio et de Célimène, troisième et quatrième après une plaisante fin de course. Au jeu de la course d'attente, il ne fait pas toujours bon disputer les groupes I français.