Et Christophe Pieux se remit en selle…
Installé favori à 2 pour 10, Rubi Ball a failli perdre le Grand Prix de
Pau à l'avant-dernier obstacle, dimanche. Mais le phénomène acrobate
Christophe Pieux veillait au grain…
Souvenez-vous de ces images passées en boucle à l'heure des bilans.
Une sorte d'anti-bétisier : le sauteur, monté par Pieux, commet une énorme faute
et notre champion de cavalier sauve la chute au prix d'une incroyable acrobatie.
Dans le vestiaire, et quel que soit son camp, tous les jockeys vous avoueront
leur admiration. Pourtant, à bientôt 43 ans, la Cravache d'Or puissance 15
s'imaginait-il que, pour enlever son huitième Grand Prix de Pau - douze pour
Jacques Ortet ! - il allait, à nouveau, devoir nous offrir un remake de son
numéro d'équilibriste ? “Rubi Ball est un “pur” mais
c'est un cheval joueur et je m'attendais à ce qu'il m'en “fasse” une. Je n'ai
pas été surpris mais, pour rester en selle, il faut bénéficier d'un peu de
chance…”
> Les scénarios de Pieux
Au Pont-Long, Pieux est une star. Ovationné par une foule à qui il
lance sa cravache, arrosé de champagne, congratulé par le maire, Martine
Lignières-Cassou, qui le considère comme un “vrai béarnais car il a
vécu dix-sept ans à Pau”, il nous a souvent inventé des scénarios à
rebondissements : chute à la dernière haie avec Sleeping Jack,
rétrogradation en appel avec Nériette… Dimanche, dans la brume du
Pont-Long, Christophe a le contrôle de la situation, loin devant un peloton
explosé, avec son compagnon de couleurs Quick Fire (Davy Lesot,
jamais aussi près du Graal au Pont-Long) lorsque Rubi Ball accroche l'avant-dernier obstacle, un petit open-ditch situé au milieu du
tournant final. Le cri strident poussé par un couple élégant qui visionne la
course dans un hall, au milieu du public, a-t-il “remis” Pieux en selle ? Pour
le couple Papot, la ligne droite et la lutte qui oppose Rubi Ball à Quick Fire sont un moment fort, qui compte dans la vie d'un
propriétaire. Premier-troisième l'an dernier (Berryville-Ograndy), un-deux cet hiver, le Grand Prix de Pau se conjugue
désormais en gros bleu et vert clair. Remarquable au terme d'une compétition
sélective, sans concession, Quick Fire (6 ans) réalise une valeur
de top-steeple-chaser comme il affirme son aptitude aux pistes lourdes. Misérable parachève le règne des jeunes dans ce Grand Prix où Tell No One réalise une rentrée correcte. Comme celui de Guy Cherel,
le cheval de Marie-Laeticia Mortier pense déjà à Auteuil, l'un comme l'autre
ayant largement fait leurs preuves là-bas au niveau des groupes.
* Le triomphe de la famille Papot, sur lequel nous reviendrons dans
notre édition de mardi, a été terni par la mort d'Ograndy,
victime d'une crise cardiaque.